Je parlais jeudi matin avec Daniel des quelques divergences sur le côté oxydatif ou non des Cuvées André Robert dans cette rubrique.
Il m’a souligné mon intérêt ancien pour les Hermitage blancs un peu âgés qui pouvait me rendre plus « tolérant » aux notes oxydatives.
J’ouvre donc une bouteille de la cuvée qui me semble, de mémoire, la moins fraîche parmi celles que j’ai en cave:
Les Jardins du Mesnil Grand Cru Brut (dégorgement en septembre 2018 et dosage à 5,3 g).
J’essaie d’être le plus objectif possible.
La robe jaune citron a une jolie bulle abondante.
Le nez est assez puissant sur le citron jaune, la pomme verte, l’abricot sec et le biscuit sur un fond de foin et de craie. Il me semble très frais mais les notes d’abricot sec et de biscuit, que j’ai bien recherchées, ont peut-être un côté légèrement oxydatif.
La bouche offre une bulle abondante qui s’impose à l’attaque mais qui n’empêche pas la matière concentrée et ample de se manifester et de dominer très rapidement. L’acidité est très plaisante, elle apporte équilibre, tension et longueur. Les saveurs sont sur le citron et la pomme verte (ça c’est frais) et sur l’abricot sec et le biscuit (ça c’est peut-être très légèrement oxydatif) mais l’impression de fraîcheur sur fond de craie me semble l’emporter.
La finale est longue avec une jolie minéralité crayeuse qui persiste quand les sensations de fruits se sont estompées.
J’ai donc goûtée la cuvée qui me semblait la moins fraîche. C’est celle qui avait également un peu interpellé Daniel.
En analysant bien, j’admets volontiers la présence de nuances oxydatives dans ce Champagne que je trouve délicieux ( mais un peu moins frais que ceux des dégorgements de mai et décembre 2018 et d’avril 2019. )
Mais malgré tout, qu'est-ce que j'aime ça