Je ne sais pas si il y a un goût Languedoc. Je pense avant tout qu'il y a beaucoup de diversité. Et pour la plupart des vins que j'ai acheté, ce sont des grands vins de garde dont je ne risque pas de me lasser .
Ce que j'aime beaucoup dans le Languedoc c'est l'expression du Mourvèdre, de la Syrah et du Cabernet Sauvignon. Franchement, dans cette région il y a du lourd du très très lourd et je pense que c'est une région d'avenir et je parle d'avenir relativement proche .
Il y a 20 ans on pouvait éventuellement dire que le LR était une région d'avenir, aujourd'hui j'ai du mal à la voir comme telle. Je pense qu'elle occupe désormais une bonne place chez les amateurs, et je ne la vois pas/plus évoluer sensiblement. Elle a ses "stars" établies, elle a accompli une très grande part de sa transition (révolution ?) du quantitatif vers le qualitatif, et je ne vois pas ce qui pourrait désormais changer cet état de fait.
Même si les vignerons du LR ont bien compris qu'ils étaient sans doute allés trop loin dans l'extraction/l'élevage/la maturité au début des années 2000, il n'en demeure pas moins que les vins de la région, aussi divers soient-ils, demeurent pour la plupart des vins solaires, marqués par le climat. Or même si les modes sont faites pour être défaites, la tendance vers des vins affichant davantage de fraîcheur me semble être un mouvement fort depuis quelques années, au moins chez les amateurs français.
Après il reste le contexte mondial, évidemment. Une fois que les riches de la planète auront sifflé toute la Bourgogne, maintenant qu'ils se désintéressent (relativement) de Bordeaux, ils se tourneront peut-être vers des régions moins connues, et davantage en conformité avec leurs goûts (qui est parait-il pour les consommateurs asiatiques davantage tourné vers la rondeur et une certaine sucrosité que vers l'acidité).
Verra-t-on pour autant Olivier Jullien détrôner Henri Jayer à la tête du classement des vins les plus chers ? J'en doute ...